TRANSFORMER DU TEXTILE RECYCLE EN LAMES DE TERRASSES : A LA MADELEINE, VALOOPS LE FAIT
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À La Madeleine, l’entreprise Valoops apporte sa petite pierre à la problématique du recyclage des déchets textiles. Une pierre sous forme de lames de terrasse de jardin, fabriquées avec, comme matière première principale, des fibres de textile recyclé.
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Ingénieur textile, formé à Roubaix, Issam Laaroussi a cofondé Valoops et mis au point la transformation de fibres de textile recyclé en une matière résistante, étanche et qui ne bouge pas dans le temps.
Par Jean-Charles Gatineau
Publié: 8 Septembre 2024 à 17h01
1.Le recyclage du textile, un vrai sujet
On estime que, dans le monde, on consomme 150 milliards de vêtements par an. Énorme. « Et avec l’explosion de la fast fashion, ça ne va pas s’améliorer. » La production textile, Issam Laaroussi, 39 ans, connaît bien. L’ingénieur formé à l’ENSAIT à Roubaix a travaillé en France, en Espagne ou encore au Maroc, dans la teinture, le tricotage, la confection… Pour Decathlon, il suit la production textile au Maroc avant de mettre un pied chez le géant de la fast fashion, Inditex (Zara…) et d’être auditeur sur les normes environnementales et sociétales dans un cabinet qui travaille notamment pour LVMH. Avec, au final, une grande question, essentielle aujourd’hui : quelles solutions pour traiter les déchets textiles, en énorme quantité à travers le monde ?« On estime qu’à peine 5 % des vêtements dont on se débarrasse ont une seconde vie. Le tri du textile est très compliqué, il faut séparer les composants, les couleurs… Cela prend du temps, donc de l’argent. En plus, avec la fast fashion, les vêtements sont de moins bonne qualité, donc c’est encore plus difficile de leur donner une seconde vie. »
Des montagnes de déchets textiles s’accumulent, notamment dans les pays émergents. « En France, on collecte pour être trié 40 % des déchets textiles, poursuit Issam Laaroussi, et seulement un quart de ces vêtements ont une seconde vie. » Pour le reste, « les débouchés sont à trouver hors filière textile. »
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2.Le choix des planches de terrasse
Que faire avec les déchets textiles ? C’est donc la question que se sont posé Issam Laaroussi et son épouse, et désormais associée, Houda Driouich, au moment de la crise du Covid. À l’aide d’un labo, ils ont recherché, testé des solutions… Pour finir par arriver à un matériau solide, très résistant et étanche. La question suivante était alors : pour quoi faire ? « Étanche, très résistant, qui ne bouge pas avec le temps… On s’est vite tourné vers des produits pour l’extérieur des maisons. En premier, des planches de terrasse, mais aussi du matériau de clôture, et de bardage (par exemple pour l’isolation de façades de bâtiments). » Voilà comment est née Valoops. Installée depuis un an à La Madeleine (rue Eugène-d’Hallendre, sur le site de l’ancienne imprimerie Epsilon), elle fait travailler six personnes aux côtés des deux associés.
3.Le process et les débouchés
Valoops reçoit de Minot recyclage, une entité du Relais (https://www.lavoixdunord.fr/1460273/article/2024-05-09/demele-le- vrai-du-faux-pour-recycler-vos-vetements-et-chaussures-dans-les- bornes), de la fibre textile, c’est-à-dire des textiles de toutes origines naturelles (hors origines animales), de toutes couleurs, déjà déstructurés et broyés. Issam Laaroussi ne dévoilera pas précisément les premières étapes de transformation de cette fibre. « C’est notre savoir-faire, qu’on ne dévoile pas trop et pour lequel nous avons déposé un brevet européen. » On sait cependant que la fibre textile est rebroyée, puis mélangée avec du plastique recyclé (à proportions égales) et un peu d’additifs, des minéraux inertes et éventuellement des pigments naturels. Après deux autres étapes, le mélange devient des granulés qui passeront dans une extrudeuse qui va les chauffer pour les agglomérer et leur donner la forme de planche. Une planche qui sort en continu de la machineavant d’être gaufrée pour lui donner un aspect bois si besoin, puis refroidie et coupée à la bonne dimension. « Toutes les machines
ont été adaptées à nos besoins par les fabricants », détaille l’ingénieur- patron. Un investissement d’environ 400 000 eurospour une ligne de production d’une capacité de 500 m2de terrasse par mois, « avec 10 tonnes de matière première. L’idée est de passer à 1 000 m2 par mois d’ici la fin de l’année, avec une deuxième ligne de production, puis une troisième en 2025 ».
4.Premières ventes
On aura compris que l’avantage des lames de terrasse madeleinoises est qu’elles ressemblent à du bois, mais qu’elles ne bougent pas avec le temps, la pluie, les variations météo. Les ventes de la gamme baptisée
Valdeck (un peu moins de 100 euros/m2) ont débuté en juin. « On vend en direct aux particuliersvers notre site (valoops.fr (https://www.valoops.fr/)) qui comprend un simulateur pour commander les justes quantités. » Mais aussi vers les professionnels, comme les paysagistes ou les architectes. Pour aller plus loin, Valdeck sera prochainement référencée sur la marketplace Oviala.com (https://www.oviala.com/? utm_source=google&utm_medium=cpc&utm_campaign=Search- BrandM&gad_source=1&gclid=EAIaIQobChMIiKT3lcqriAMVWXJBAh2X_ DLgEAAYASAAEgJh1fD_BwE), née à Neuville-en-Ferrain. Surtout, l’entreprise est en pourparlers avec Leroy Merlinpour que ses produits soient présents dans les magasins de la région. « Travailler à l’échelle régionale, c’est très bien pour nous, cela colle parfaitement à nos convictions d’écoresponsabilité.
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